Avant-propos: L'auteur de ces lignes n'étant pas un spécialiste des systèmes ferroviaires, il s'agira moins d'analyser le type de locomotive utilisé que ce qui se passe dans les scènes évoquées et ce qu'elles représentent.

Avertissement: Les paragraphes suivants contiennent des spoilers par rapport à plusieurs films des studios Ghibli. Même si j'ai essayé de les réduire au minimum et de les signaler pour les films les moins connus, il est recommandé de ne pas lire certaines entrées si vous n'avez pas vu les films en question.

"Les publications en mode top 10 à la Topito, c'est naze, ça repose sur des affects nuls et ça se consomme à la chaine sans qu'on en retienne rien" L'auteur de cet article, il y a quelques années.

La récente diffusion sur FranceTV de plusieurs classiques du célèbre studio d'animation Ghibli et pas toujours les plus connus, m'a donné envie de revenir sur ces films par un angle moins habituel.

Si une des premières choses qui vient à l'esprit lorsqu'on évoque les transports chez Ghibli, c'est l'aviation chère à Hayao Miyazaki, les trains, tramways, métros et autres véhicules sur rails, sont bien présents. Un peu comme pour prendre le relais lorsque le vol ne marche plus et c'est pas Porco Rosso qui dira le contraire lors de son périple à Milan pour réparer son appareil, pour une courte scène ferroviaire.

Scène de Porco Rosso
Porco Rosso, cochon anthropomorphique, habillé d'une veste beige, d'un pantalon et d'un chapeau clairs, de chaussures marrons et de gants sombres, portant des lunettes noires et des moustaches frisées sous son groin, assis en tailleur à l'arrière d'un wagon ouvert, tenant un journal entre ses mains.
Derrière lui, une bâche vert kaki, cachant un objet orange (son avion), tenue par des cordes fixées à la limite du wagon.

D'ailleurs, dès les débuts du studio, et on va y revenir, jusqu'à leur film le plus récent, le Garçon et le Héron, les trains sont bien représentés à l'image. Ou presque puisque pour le dernier film en date justement, lors de la scène de générique amenant Mahito à la campagne, on ne voit pas de locomotive à proprement parler, mais on aperçoit bien sa fumée, on l'entend et on arrive bien à une gare, comme si l'important était ailleurs.

Puis, contrairement aux avions et autres machines volantes, thématiques importantes pour Hayao Miyazaki, les transports ferroviaires sont à l'honneur dans les films de quasi tous les autres réalisateurs. Si on met de côté les films trop lointains dans le temps, que ce soit dans le passé (Princesse Mononoke, le Conte de la Princesse Kaguya, les Contes de Terremer) ou dans le futur (Nausicaä), presque tous les films du studio ont des trains. Et à vrai dire, il y en a tellement que je ne suis pas le seul à m'y être intéressé.

Des trains chez Ghibli, il y en a de manière furtive, où il ne faut pas cligner des yeux pour ne pas les rater, comme lors de la deuxième apparition du chat-bus dans Mon Voisin Totoro ou lors de l'arrivée très dansante des Anciens à Tokyo dans Pompoko de Isao Takahata, ou de manière plus insistante dans l'ouverture de Si tu tends l'oreille de Yoshifumi Kondō, et on va y revenir.

Scène du film Mon voisin Totoro
Le chat-bus, immense chat  de couleur fauve, rayé marron, avec des yeux jaunes et arborant un grand sourire, de la taille d'un bus avec une bonne douzaine de pattes et des fenêtres au dessus de sa tête, avec des lueurs roses au dessus, passant devant une rame de train, couleur sombre avec une bande blanche sous les fenêtres, allumée à l'intérieur, au milieu d'une végétation vert foncée, puisque la nuit commence à tomber.

Il y en a dans des séquences fantasmées, comme sur la séquence "Que Sera, Sera" dans Mes voisins, les Yamada de Isao Takahata en arrière plan; dans des scènes mêlées à de la magie comme le dragon se transformant en train sur la procession des esprits dans Pompoko encore; pour donner des envies d'ailleurs comme celui passant devant la fenêtre de Sophie dans le Château Ambulant ou celui passant au loin dans le Voyage de Chihiro; ou encore pour dire la monotonie du quotidien comme sur le passage très "Métro, boulot, dodo" à la fin de Pompoko toujours.

Scène de Pompoko
Shokichi, héros du film, sous les traits d'un jeune homme japonais, cheveux noirs en bataille, yeux noirs, visage rond, la mine un brin désabusée, en costume/cravate bleus avec une chemise blanche.
On le voit en contre-plongée, dans un métro bondé, entouré entre autre d'un homme en costume noir, d'une femme avec une veste vert foncé, et d'un homme en gris qui se tient à une rambarde bien en évidence.
On aperçoit aussi une pancarte publicitaire en haut à gauche pour une boisson dont ne distingue pas la marque

Mais, alors pourquoi autant de trains chez Ghibli?

Je pourrais être tenté de rapprocher cette multitude de transports en commun, à la base plutôt populaires, avec les engagements à gauche des fondateurs, mais cette explication serait un peu tirée par les cheveux en plus d'être malhonnête. D'autant plus que la vraie raison est plus terre à terre.

Comme le rappelle Bolchegeek en vidéo, les films de Hayao Miyazaki et par extension du studio qu'il a fondé, ont un rapport très pragmatique avec leur univers, et se basent donc sur une réalité tangible, qu'ils soient fantaisistes ou non. Et pour le coup, le réseau ferroviaire japonais a une histoire ancienne, longtemps réputé de bonne qualité, avec entre autres réussites le Shinkansen, premier train à grande vitesse au monde, concurrent du TGV.

Cela dit, certains Ghibli ne se passent pas dans un contexte japonais mais européen comme l'a analysé M. Bobine avec le CinématoGrapheur en vidéo. Et le constat reste identique, le réseau ferroviaire y était efficace, parfois même au niveau local, pendant un temps, avant que soit des politiques de privatisation aient des conséquences désastreuses, soit des réductions drastiques de moyens couplées à une ouverture à la concurrence faussée aient des effets similaires.

Et ce tour d'horizon, qui ne fait que gratter la surface, nous a donné des envies de classement, pour paraphraser une célèbre émission. Et donc, on embarque comme Sophie qui s'agrippe au tram dans le Château Ambulant, pour mon top 10 des scènes de train chez Ghibli.

Scène du Chateau Ambulant
Sophie, jeune femme de type européen d'une vingtaine d'années, vêtue d'une longue robe verte et portant un chapeau en oseille clair avec un ruban bordeaux cachant ses cheveux, agrippée au wagon d'un tram, se tenant sur le marche-pied. Elle porte le regard vers la gauche à l'opposé du tram sur la droite.
Sur la droite, la rame de tram, bleue avec une bande blanche à mi hauteur et un toit rouge bordé de dorures, à travers les fenêtres on distingue que beaucoup de monde se tient dedans, entre autre, un homme moustachu, habillé en noir plongé dans la lecture d'un ouvrage à la couverture marron, une dame derrière, avec un ruban rose autour du cou et un chapeau lui cachant les yeux, et derrière un homme avec un haut de forme blanc. Dépassant de la porte du tram, on aperçoit les habits marrons d'un passager pas tout à fait à l'intérieur.
Sur la gauche de l'image, deux garçons traversent la rue pavée, de la gauche vers la droite. Le premier porte une veste et un béret de couleur claire, un pantalon gris et des chaussures marrons, et tient de ses deux mains le manche d'un drapeau rayé rose et jaune avec un blason contenant une croix blanche, sur un fond bleu foncé aux pourtours rouges surmonté d'un couronne, trainant derrière l'enfant. Le deuxième garçon porte une chemise blanche, un béret orange, un pantalon vert pistache et des souliers clairs, et tient le drapeau par son extrémité avec une mine enjouée.

Numéro 10

Le train comme passage d'un décor urbain à un autre plus champêtre est une idée qu'on a pu retrouver quelques fois chez Ghibli et notamment dans Souvenirs de Marnie de Hiromasa Yonebayashi.

On peut voir rapidement sur la fin Yoriko rejoindre sa famille lors de son arrivée à la gare, et surtout, au début du film, le voyage d'Anna, après une introduction éprouvante et avant de rencontrer des cousins débonnaires qui vont l'héberger à l'arrivée. Un voyage somme toute paisible, avec les conseils de sa mère passablement inquiète au départ du train, ressemblant à un Shinkansen, qui accompagnent Anna, regardant le paysage défiler devant elle, passant de la ville à un bord de mer verdoyant. Une idée de calme après la tempête, avant de rentrer au cœur de l'intrigue.

Scène de Souvenirs de Marnie
Anna, jeune fille de douze ans, cheveux bruns assez courts, portant un haut noir un peu large au niveau des épaules laissant apparaitre des brettelles blanches, assise sur un siège de train couleur bordeaux avec un tissu blanc au niveau de la tête, regardant d'un air un peu absent le paysage, principalement constitué de maisons aux toits bleus et de sapins, défiler par la fenêtre du train au rebord de laquelle on aperçoit des épluchures d'orange.

Numéro 9

Alors oui, Je peux entendre l'océan de Tomomi Mochizuki, connu pour avoir travaillé sur Ranma 1/2, n'est pas le film le plus ambitieux produit par Ghibli et d'ailleurs, faits assez rares pour être notés, il a été initialement diffusé à la télévision japonaise et à l'écriture des ces lignes, c'est le seul film du studio à ne pas avoir de doublage officiel anglais (mais bien un français), mais il est loin d'être désagréable.

Dans une veine réaliste, on y trouve logiquement un tram à Kōchi, la ville d'origine de Taku, le héros, puis le métro lors qu'il accompagne sa camarade Rikako à Tokyo. Mais les scènes les plus marquantes impliquant des transports sur rails sont en ouverture et en conclusion du film.

Soit d'abord, Taku attendant le métro à Tokyo, puis semblant reconnaître une jeune femme sur le quai d'en face, qui disparait lors du passage d'une rame.

Attention début de spoilers

Puis, lors des différents flashbacks on apprend qu'il s'agissait bien de Rikako, une de ses amies de lycée dont il était amoureux.

Donc, lors de la scène finale en miroir de l'ouverture, Taku reprenant le chemin du métro, avant de reconnaître, une fois sur le quai, Rikako attendant en face et de s'élancer à sa rencontre pour des retrouvailles finales très sympathiques.

Fin de spoiler

Certes, rien de follement original dans ces scènes, où s'est glissé un clin d'œil à Miyazaki, mais une simplicité assez efficace à l'image du film.

Scène de Je peux entendre l'océan
Taku, jeune homme japonais, aux cheveux noirs, yeux noirs, portant un T-shirt jaune, avec une poche au niveau de la poitrine, et des bandes noires au niveau des manches et du col, ainsi qu'une bandoulière d'un sac noir à l'épaule, l'air surpris (il vient de reconnaître Rikako hors champ).
Derrière lui, des panneaux en japonais semblant donner les horaires des métros, alternant lignes sur fond blanc, et lignes de couleurs (sur les 3 panneaux de gauche à droite, marron, bleu et rose). Un panneau jaune plus à gauche avec un signe d'interdiction contient le mot anglais "Exit".

Numéro 8

Bien que ce ne soit pas forcément évident quand on évoque Kiki, la petite sorcière, il y a bien quelques scènes de train dans le film de Hayao Miyazaki.

Déjà, on peut voir des trams dans Koriko, la ville où s'établit la sympathique sorcière, dont le style marque clairement l'après-guerre en Europe, posant ainsi le cadre de l'histoire. Et d'ailleurs, on verra l'héroïne, une fois son balai brisé, se rendre chez Madame et Bertha en tram, reprenant ainsi l'idée du train comme relais du vol qu'on a vu avec Porco Rosso.

Scène de Kiki la petite sorcière
Plan d'ensemble où Kiki, jeune fille de type européen, aux cheveux noirs, yeux noirs, portant une robe sombre et un nœud rouge dans les cheveux, se tient à côté d'un tram rouge avec un toit noir et un panneau en haut sur lequel est inscrit "Kumaden II". La tête d'un homme aux cheveux noirs portant un costume bleu et une casquette bleue qui semble être le conducteur, dépasse d'une des fenêtres du wagon.
Ils sont dans une rue pavée, bordée d'une rangée d'arbres de part et d'autre, cachant en partie des murets en brique surmontés de grilles, indiquant qu'il s'agit d'un quartier résidentiel.
On aperçoit aussi une tour dépassant des arbres, et sur la droite, garée sur le côté, une voiture décapotable de couleur claire dont le style rappelle les années 50.

Idée qu'on retrouve sur une scène plus près du début du film. En effet, lors du périple de Kiki en balai, le temps n'est pas aussi clément que prévu, un orage éclate, alors l'adolescente et Jiji, son chat, trouvent refuge dans un wagon, qui finira par les emmener jusqu'à Koriko.

Mais entre les deux, la jeune fille s'endort dans un tas de paille, avant que le train ne se mette en marche. Le matin venu, on découvre que le foin était en fait disposé sur un filet en dessous duquel se trouvent des vaches. Elles découvrent alors la sorcière et la réveillent en lui léchant les pieds. Celle-ci rit au contact des chatouilles et s'empresse alors de s'excuser auprès des occupantes du wagon. Une scène particulièrement mignonne, où les animaux sont des personnages à part entière, complètement dans le ton du film.

Scène de Kiki la petite sorcière
Dans un wagon peu éclairé, des vaches de couleurs noires et blanches, ont le regard tourné vers le foin retenu par un filet se situant au dessus d'elles et plus précisément vers l'endroit où apparait le visage de Kiki
Les murs du wagon ont des ouvertures laissant transparaître un ciel bleu à l'extérieur et un sceau est accroché à un des murs.

Numéro 7

On peut argumenter pendant longtemps que Gorō Miyazaki souffre de la comparaison avec son père, mais il serait malhonnête de dire que la Colline aux coquelicots qu'il a réalisé n'est pas une réussite.

On y voit des trains lors de trois scènes, étonnamment rapprochées dans le film. D'abord, les trois représentants des élèves, Umi, Shun et Shirō, qui se rendent à Tokyo en train, pour convaincre le président du conseil d'administration de leur lycée de ne pas détruire leur maison des associations, le "Quartier latin".

Puis, une fois leur entrevue passée et que Shirō soit resté chez des parents, le retour d'Umi et Shun à Yokohama, dans une ambiance crispée, avec une jolie séquence où la jeune fille regarde le paysage défiler.

Scène de la Colline aux coquelicots
En arrière plan, le ciel légèrement nuageux qui tire du bleu foncé à l'orangé pour annoncer le soir, puis un ensemble de maisons aux fenêtres éclairées par des lumières venant de l'intérieur,  parsemées de hautes cheminées ainsi que quelques enseignes éclairées s'étendent à perte de vue.
Sur la droite, le début d'un train de couleur sombre, conduit par un homme japonais avec des lunettes, une casquette bleue et un costume bleu.
A gauche, le visage de Umi, jeune fille japonaise, aux cheveux noirs et aux yeux noirs, l'air un peu absente, apparaît de manière fantomatique, indiquant qu'il s'agit de son reflet sur la vitre du train.

Enfin, et c'est là où je voulais en venir, une fois de retour dans leur ville d'origine, les deux adolescent.e.s attendent le tram. Alors, qu'une rame arrive, Umi veut parler à Shun, hésite d'abord et se lance alors dans une déclaration, peut-être pas la plus maîtrisée qui soit mais touchante de sincérité. Son ami lui confirme qu'il éprouve les mêmes sentiments avant qu'elle ne rentre dans le tram. Une très jolie scène où il est complétement autorisé de verser une petite larme.

Scène de la Colline aux coquelicots
A droite, Shun, adolescent japonais, cheveux noirs, yeux noirs, portant un uniforme de lycéen et une casquette bleus, de profil fait face à Umi, adolescente japonaise, cheveux noirs coiffés en couettes, yeux noirs, portant une chemise blanche, une jupe bleue et un ruban rose autour du cou.
Chacun semble avoir une expression tendre pour l'autre.
Derrière, se trouve une rame de tram jaune, avec une bande bleue sous les fenêtres, et on peut distinguer à travers une fenêtre, les habits bleus du conducteur
Une pénombre enveloppe la scène, indiquant qu'il fait nuit.

Numéro 6

(CW: mort d'enfants)

Vous avez sans doute deviné de quel film il s'agissait avec l'avertissement: le Tombeau des Lucioles de Isao Takahata.

Au milieu de la guerre, on voit des trains, comme les rames de tram calcinées après le premier bombardement, des rails au milieu des décombres, mais aussi des wagons qui marchent et que les personnages prennent lors de scènes-clé.

Soit, une courte scène où Seita et Setsuko se rendent à la banque après une dispute avec la tante les hébergeant, où le garçon se dit qu'il n'a nulle part ailleurs où aller.

Puis, une scène où il ramène les cendres de sa mère dans un train particulièrement bondé sous le regard d'un personnage que l'on connait, mais on va y revenir…

Scène du Tombeau des Lucioles
Seita, adolescent japonais aux cheveux noirs et yeux noirs, portant une chemise marron, une casquette dont on perçoit la visière noire, et deux sacs dont les bandoulières se croisent, le visage sale, l'air triste,  assis dans un train bondé, avec une boîte en bois sur les genoux.
Autour de lui, on distingue, à droite un homme avec une tunique bleue foncée, à droite un femme au kimono bleu clair, derrière des personnes aux habits gris et en face de Seita, un homme debout avec une chemise kaki, la main sur un sac de couleur claire.

Et surtout, la scène d'ouverture très difficilement soutenable se déroule dans une gare, où Seita rend son dernier souffle, entouré d'autres enfants affamés. Ensuite, un homme trouve une boîte en fer sur lui, la jette à l'extérieur… avant que les esprits des deux protagonistes émergent, la ramassent et avec un air paisible qui tranche avec le reste, prennent un train qui va leur faire revivre les événements qui les ont amené à leur fin prématurée comme des observateurices extérieur.e.s. L'idée donc du train comme un voyage de retour dans la vie, une respiration bienvenue dans un film ô combien éprouvant.

Scène du Tombeau des Lucioles
Seita, adolescent japonais, portant une chemise, un pantalon un peu large, des bottes hautes et une casquette à la visière plus foncée que le reste, ainsi que deux sacs dont les bandoulières se croisent, est assis sur le banc d'un train à côté de Setsuko, petite fille japonaise, avec les cheveux coupés en frange, portant une capuche et des habits avec un motif de carré disséminé à plusieurs endroits, ainsi que des sandales. Elle tient une boîte en fer dans une de ses mains et des bonbons dans l'autre. Les deux enfants s'échangent un regard complice.
La scène est baignée dans une lumière rouge qui ne permet pas de distinguer les couleurs.

Numéro 5

Quand on évoque le Château dans le Ciel, premier film produit par Ghibli, on pense immédiatement aux formidables machines volantes imaginées par Hayao Miyazaki et ses équipes, alors qu'il y a aussi, plus discrets certes, des transports ferroviaires.

Déjà, le contexte minier, inspiré par des travailleurs du Pays de Galles, implique la présence de chariots et de rails que l'on peut voir sur plusieurs scènes, ainsi que plus furtivement, un train dans les sous-sols de la forteresse investie par l'armée.

Mais, la grande scène de trains dans le Château dans le Ciel, c'est bien évidemment la fameuse course-poursuite. A savoir, Sheeta et Pazu, pourchassé.e.s par Dolla et sa bande, qui s'enfuient en montant dans une locomotive en marche. Mais les pirates ne se laissent pas impressionner et foncent avec leur automobile droit dans les rails, quitte à ce qu'ils s'effondrent sur leur passage. Après quelques péripéties rythmées, les enfants pensent gagner du terrain sur leurs ravisseurs, avant de tomber sur un convoi militaire et que les choses se gâtent…

Scène du Chateau dans le Ciel
Une locomotive rouge avec une bande jaune sous les fenêtres, une cheminée couleur bordeaux et dont on distingue la grosse chaudière noire, tirant un wagon ouvert en bois.
Dans le wagon se trouvent Sheeta, jeune fille aux cheveux noirs coiffés en deux longues nattes, yeux noirs, portant une chemise kaki et un béret orange, ainsi que Pazu, jeune garçon aux cheveux noirs et aux yeux noirs, portant un haut clair avec un gilet marron, une casquette jaune moutarde, ainsi qu'un sac en bandoulière, tandis que dans la locomotive, se tient le conducteur, un adulte chauve à la mâchoire carrée, avec un haut gris, une salopette et une casquette bleues. Iels fixent toustes quelque chose hors champ qui est en hauteur avec appréhension.
L'environnement est rocheux avec des falaises droites qui tombent à pic, indiquant qu'on est dans une carrière de pierres.

Un morceau de bravoure qui rappelle que même si ce n'est pas à la première chose à laquelle on pense quand on évoque Ghibli, le studio est capable de produire des scènes d'action d'anthologie.

Numéro 4

Le film qui contient le plus de scènes ferroviaires est ironiquement aussi une ode à l'aviation: Le vent se lève de Hayao Miyazaki. A un tel point, que la chanson du générique de fin, pendant lequel on aperçoit un dessin de compartiment de train, s'appelle Vapor trails. Et on peut se demander si ce n'est pas une manière de souligner différents aspects de l'histoire.

On trouve des trains dans les séquences de rêve et ce dès le début. Soit, le songe de Jiro après une virée en avion finissant par une chute mortelle dans un champ pendant qu'une locomotive passe à côté, comme un sombre présage. Puis, lors de son voyage en Allemagne, une autre scène de cauchemar tout aussi saisissante où Jiro erre dans un paysage enneigé, jusqu'à ce qu'un train le rejoigne. Alors qu'il tente de s'en approcher, un avion aux couleurs du Japon s'écrase en plusieurs morceaux à ses côtés. Et pour finir sur une note plus légère avec les scènes oniriques, il est rejoint par Caproni dans un wagon lors que l'italien l'invite à assister à son dernier vol.

Scène du film Le Vent se lève
Paysage plongé dans la pénombre du crépuscule où entre des nuages sombres, on distingue un ciel orangé.
Jiro, de dos, homme japonais d'une trentaine d'années, aux cheveux noirs, yeux noirs, lunettes rondes portant un costume gris avec une cravate bleue, observe le paysage à travers la vitre d'un train sur laquelle on voit son reflet.
Dans le reflet de la vitre, apparait aussi Caproni e profil, homme de type européen, aux cheveux foncés avec, une moustache frisée, un nez aquilin,  portant aussi un costume et un chapeau melon bleu foncé.

On voit aussi des trains dans un contexte plus réel voir réaliste, comme pour marquer l'époque. Très tôt dans le film, on aperçoit une locomotive passer dans la ville natale de Jiro, pourtant rurale, indiquant qu'avant l'avènement de l'aviation, c'était bien le transport principal. Puis, lors du voyage de Jiro pour rejoindre l'usine de Mitsubishi à Nagoya, la rencontre avec des paysans en exode sur la voie ferrée pour trouver du travail dans un Japon en crise. On aperçoit aussi des lignes de tram à Nagoya que Jiro prend pour rentrer du travail et pour être tout à fait complet, il y a une courte scène de train en Allemagne, histoire de montrer l'importance du rail à l'époque.

Scène du film Le Vent se lève
Un train, composé d'une locomotive noire, tirant un compartiment de stockage de charbon et un premier wagon de couleur jaune-blé, avec une petite bande rouge sous les fenêtres, traverse l'image en laissant une fumée sombre.
Au premier plan, des paysans habillés de kimono de couleurs foncées et pour certains portant d'amples chapeaux, sont dans un état de panique, certains étant même tombés, en descendant la butte couverte d'herbes verdoyante sur laquelle le train circule, comme pour fuir son passage.
Le ciel en arrière plan est bleu avec quelques nuages blancs.

Un souci d'ancrer le film dans l'époque qu'on retrouve lors du voyage de Jiro à Tokyo pour y étudier, qui se finit par le terrible séisme de Kantō de 1923, donnant lieu à une impressionnante scène de catastrophe.

Mais juste avant ça, on assiste à la scène qui donne son titre au film. Jiro, dans un wagon seconde classe bondé, laisse sa place à une dame et sort du wagon pour prendre l'air et lire un peu. Alors qu'une jeune fille sort du compartiment de première classe à côté, son chapeau est emporté par le vent, elle le rattrape, non sans se mettre en danger. Puis, iels échangent le fameux vers de Paul Valéry, "Le vent se lève, il faut tenter de vivre", en français dans la version originale. Après que la jeune fille ait regagné sa place, Jiro répète ce poème, l'air songeur, sur les notes de piano délicates de Joe Hishaishi. Une très belle scène de rapprochement inter classe dans au moins deux sens du terme.

Scène du film Le Vent se lève
Au premier plan, Jiro, jeune homme japonais, aux cheveux noirs, yeux noirs, lunettes rondes, portant un habit bleu clair et un chapeau blanc avec un ruban bleu foncé, assis sur la une plateforme entre deux compartiments, il a le regard vers la personne à sa gauche.
Derrière justement, une jeune fille japonaise (on apprendra plus tard dans le film que son nom est Nahoko), aux cheveux noirs, yeux noirs, portant une robe claire et un chapeau avec un ruban mauve, se tient debout au bord de la plateforme, l'air émerveillé. Une femme un peu plus âgée, les cheveux foncés et le yeux noirs, portant un kimono rayé bleu et blanc,  la regarde avec appréhension.
Les wagons sont de couleur bois avec des bandes sous les fenêtres qui sont successivement rouge, bleue, puis à nouveau rouge, à chaque changement de compartiment.
On aperçoit diverses personnes aux fenêtres des wagons.
On aperçoit en arrière plan des arbres verts et la fumée du train cachant le ciel.

On pourrait s'arrêter là et ce serait déjà très bien, mais j'ai gardé sous la main quelques scènes qui illustrent un dernier fil conducteur initié par cette fameuse séquence et attention spoilers: l'amour entre Jiro et cette femme dont on ne connait pas encore le nom à ce moment du film. Pour l'anecdote, cette partie est directement inspirée du roman du même nom de Tatsuo Hori qui a servi de base à Miyazaki.

Et ce n'est pas un hasard si le désormais brillant ingénieur se rend en train en vacances à Karuizawa, où il retrouvera la jeune femme, Nahoko, dont il va continuer à se rapprocher jusqu'à la demander en mariage.

De même, lors qu'il apprend que la santé de Nahoko se dégrade, il part sur-le-champ la retrouver en prenant l'express de Tokyo, alors qu'il est recherché par la police. Et pendant, qu'il continue à travailler accroupi dans son wagon, il ne peut s'empêcher de laisser échapper des larmes sur ses feuilles de calcul, pour une belle séquence d'émotions. D'ailleurs, une fois à la capitale, on le voit sortir du tram pour rejoindre sa maison.

Lors de sa fuite du sanatorium, Nahoko rejoint Jiro à Nagoya en train, pour une scène de retrouvailles bouleversante à la gare.

Scène du film Le Vent se lève
Jiro, homme japonais, cheveux noirs, yeux noirs, lunettes rondes, emmitouflé dans un manteau gris foncé avec une écharpe bordeaux autour du cou, un chapeau marron avec un ruban rose sur la tête et des gants noirs, serre fort contre lui Nahoko, femme japonaise, cheveux noirs, yeux noirs, portant un manteau bleu foncé, un chapeau bordeaux avec un ruban rose et des gants bleus, en lui tenant les mains. Ils échangent un regard rempli de tendresse.
En arrière plan, on distingue la forme d'un compartiment de train, de couleur sombre, indiquant que la scène se déroule dans une gare.

Enfin, lors que son état de santé devient critique, Nahoko tente un dernier retour au sanatorium, toujours en train, lors d'une scène déchirante.

Ainsi, les transports ferroviaires dans Le vent se lève se retrouvent à la fois dans l'imaginaire, la réalité et les sentiments de Jiro Horikoshi, donnant ainsi une profondeur particulière au pionnier de l'aviation.

Numéro 3

Un autre film où on voit beaucoup le train, mais moins connu que la plupart des Ghibli, Si tu tends l'oreille de Yoshifumi Kondō. Un film ancré dans le Tokyo des années 90, avec un tel souci de réalisme qu'un internaute a compilé les différents lieux vus dans le film en vidéo.

Ce n'est donc pas surprenant qu'on y voit beaucoup de trains, notamment des métros, dès le générique comme évoqué en intro, et tout au long de l'histoire. On remarque entre autres, une scène qui revient quelques fois: voitures et piétons arrêtés au passage à niveau pendant le passage d'une rame de tram.

Scène de Si tu tends l'oreille
Une rue de Tokyo la nuit, lors du passage d'un train, de couleur grise avec une bande rouge sous les fenêtres, qui contient un grand nombre de passagers.
Devant une file de voitures est arrêtée au feu rouge, ainsi que de nombreux piétons en habits sombres, deux cyclistes et un homme en moto. De part et d'autre de la rue, on aperçoit des devantures de commerces éclairées.
En arrière plan, on distingue des grands bâtiments dont certaines fenêtres sont éclairées et le ciel noir de la nuit.

Les protagonistes prennent le train lors de quelques séquences importantes. Notamment, Nishi lors d'un flashback où il est obligé de fuir la guerre, laissant derrière lui des regrets. De même, Shizuku, l'héroïne, après une discussion difficile avec un camarade de collège, prend le métro pour se rendre à un endroit qui la réconfortera.

Mais, la scène de train la plus marquante dans le film est bien évidemment le premier voyage en métro. Soit, Shizuku, bien habillée pour l'occasion, qui quitte son quartier modeste de Tama pour amener le déjeuner à son père, bibliothécaire sur une colline surplombant Keio. Puis, lors du trajet, l'apparition d'un chat, à l'allure nonchalante, que celleux qui ont vu le Royaume des chats reconnaîtront, qui prend place sur un siège. Alors, l'adolescente le questionne comme elle le ferait avec un humain, mais se heurte au flegme du félin. Au moment de descendre, elle pense lui faire ses adieux avant que le matou la devance. Commence alors, une poursuite qui l'amènera dans un quartier huppé jusqu'à la boutique de Nishi, lieu qui stimulera son imagination.

Scène de Si tu tends l'oreille
Shizuku, adolescente japonaise, cheveux noirs, yeux noirs, habillée d'un haut rouge, d'une jupe jaune et d'un chapeau couleur paille avec un ruban violet, avec un sac en papier posé à coté d'elle et un porte-document en cuir sur les genoux, est assises sur une banquette de métro de couleur pourpre. Elle observe avec un air curieux un chat assis à sa gauche, au pelage marron, l'oreille gauche noire, les yeux jaunes à moitié ouverts.
A travers les fenêtres, on aperçoit des bâtiments en béton, avec des panneaux bleu et rouge en japonais.

Une très jolie scène qui marque le début du voyage initiatique de Shizuku, et pas que, qui concilie deux facettes du film, à la fois hommage à Tokyo et ode à la créativité.

Numéro 2

Un autre film dans la veine réaliste et injustement méconnu du catalogue de Ghibli, Souvenirs goutte à goutte de Isao Takahata.

Taeko, jeune femme travaillant dans un open space à Tokyo dans les années 80, décide de passer les vacances à la campagne, et de s'y rendre en train, pendant que son enfance lui revient en mémoire. Donc, le couloir de son wagon-couchette se confond avec celui de son école primaire, à un tel point que l'on voit des enfants courir dans le compartiment, comme pour indiquer la confusion de la jeune femme.

Scène de Souvenir goutte à goutte
Le couloir d'un wagon-couchette aux murs blanc cassé, aux embrasures gris aluminium, éclairé aux néons visibles au plafond, à gauche, les fenêtres donnant sur un paysage enveloppé dans la nuit; à droite, les rideaux bleu marine des couchettes.
La tête d'un jeune fille japonaise, cheveux foncés, yeux foncés, le teint assez pâle, l'air surpris, dépasse d'un compartiment couchette.
Plus loin dans le couloir, une jeune femme de dos, Taeko, aux cheveux foncés coiffés en une longue natte, portant un pull rayé blanc et bleu, un pantalon blanc et des chaussures clair, assise sur siège amovible, regarde le paysage à travers une fenêtre.

Mais ce sentiment semble s'estomper dès son arrivée en gare et sa rencontre avec Toshio, jeune homme serviable quoiqu'un peu maladroit, dont la famille va héberger Taeko pendant son séjour, comme si elle se trouvait enfin à sa place.

Cela ne va malheureusement pas durer, vu que, spoilers, participant à la vie en communauté à la campagne, elle se retrouve face à un dilemme: rentrer à Tokyo et continuer sa vie ordinaire ou rester participer à un mode de vie dans lequel elle se retrouve.

Alors qu'elle se donne le temps de la réflexion en rentrant à la capitale en train, que les crédits du générique de fin apparaissent et que l'on pense donc que le film se termine, commence une scène que j'aime particulièrement. Taeko est perdue dans ses pensées, mais bientôt rejointe par les souvenirs de son passé sous les traits de ses camarades de classe, qui l'aident à prendre sa décision, le tout sur la très belle reprise de The Rose par Harumi Miyako. Une séquence magique que je conseille de voir dans sa longueur.

Scène de Souvenir goutte à goutte
Intérieur d'un wagon de train aux couleurs plutôt métalliques à l'exception des banquettes bleu foncé
Au premier plan à droite, Taeko, femme japonaise d'une petite trentaine d'années, aux cheveux noirs et yeux noirs, portant un pull rayé blanc et bleu, un chapeau couleur paille et une bandoulière blanche, est assise côté fenêtre sur une banquette et arbore un air triste.
Au premier plan, à gauche, la moitié haute du corps d'une fille japonaise d'une dizaine d'années (en réalité Taeko enfant), à la peau pâle, cheveux foncés coiffés au carré avec une perle rouge dedans, yeux noirs, portant une chemise manche courte blanche et des bretelles rouges; dépasse de derrière la banquette en s'y tenant et semble observer Taeko, l'air curieux.
En arrière plan, d'autres enfants, les camarades d'école de Taeko, fixent la jeune femme du regard, avec de gauche à droite, un garçon boutonneux au cheveux châtains, un garçon au polo rayé fermant les yeux et souriant, un garçon accroupi au T-Shirt jaune se tenant la tête entre les mains, derrière, un garçon debout en polo noir, une fille avec une robe jaune, des chaussures rouges,  coiffée en couettes, une fille aux cheveux courts, châtains, plus forte de corpulence, portant une robe blanche à col rose, deux garçons plus éloignés et une fille avec une robe bleu à pois blanc, le cheveux coiffés en couettes.

Numéro 1

Et bien sûr, l'évidence de l'évidence… le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki.

On découvre la ligne de train lorsque l'héroïne tente de rejoindre les sous-sols des bains de Yubaba pour y trouver du travail, une fois la nuit tombée. Puis, elle revoit la locomotive, une fois employée par la sorcière, après une journée de labeur, rouler sur l'eau vers des lumières lointaines, comme une possibilité d'ailleurs…

Scène du Voyage de Chihiro
A droite, Chihiro, jeune fille japonaise d'une dizaine d'années, aux cheveux foncés, portant un haut bleu foncé et un genre de pantacourt violet, assise au bord d'une terrasse en tenant un pain de riz entamé. Sa tête, ses bras et ses jambes dépassent d'une rambarde en bois délimitant la terrasse. Elle a le regard qui suit quelque chose de plus lointain.
En effet, à gauche de l'image, un train de couleur sombre, dont les fenêtres sont allumées, traverse une immense étendue d'eau, en laissant derrière lui des traces qui évoquent des rails, en se dirigeant vers des lumières à l'horizon.
La scène est plongée dans une certaine obscurité indiquant qu'il fait nuit.

Un ailleurs qui va devoir se concrétiser, passant donc par un voyage ferroviaire.

Après des péripéties mouvementées, Chihiro va devoir se rendre chez Zeniba, sœur de Yubaba, dans l'espoir d'aider son ami Haku. Elle est accompagnée d'une équipée fantastique composée du Sans-Visage, de Boh et de l'oiseau de Yubaba, ces deux derniers transformés respectivement en souris et en mouche.

Ce groupe improbable prend donc le train jusqu'à la fameuse sixième station, pour une des plus belles scènes qu'ait produit Ghibli. Les personnages assis au milieu d'ombres à la fois si étranges et si familières, pendant que le train traverse des paysages à la beauté spectrale sur une des meilleures partitions de Joe Hisaishi. Une respiration à la fois sereine et mélancolique dans un film riche en rebondissements. Une scène culte, où la fantaisie décrit la monotonie de la vie moderne. Une scène que l'on peut regarder en boucle sans jamais se lasser.

Célèbre scène du Voyage de Chihiro
Au centre, Chihiro, jeune fille japonaise d'une dizaine d'années, aux cheveux châtains foncés, yeux noirs, portant un clair avec une large bande vert pistache au niveau du torse, un short rose, des baskets jaunes, avec des chaussettes blanches qui remontent, et le Sans-Visage, être humanoïde de grande taille, de couleur noire, portant un masque comportant les trous pour des yeux cernés et une bouche ainsi que des marques grises au dessus et en dessous des yeux, sont assis sur la banquette rouge d'un train.
Derrière elleux, Boh en souris blanche dodue et une mouche, se tiennent de dos sur le rebord de la fenêtre et observent le paysage traversé en sautillant.
A l'arrière, on voit une immense étendue d'eau et un ciel nuageux.
A droite, on distingue une ombre fantomatique, qui semble être un monsieur assez imposant physiquement, habillé d'un costume et d'un chapeau dont on ne distingue pas le visage, assise aussi sur la banquette. A gauche, au premier plan, on distingue une ombre du même type, indiquant qu'elle est assise sur la banquette en face.
Le train a l'air luxueux, avec un sol couleur bois, des rebords de fenêtres métalliques tirant sur le doré et une série d'anneaux en haut de l'image pour que les éventuel.le.s voyageur.euse.s debout puissent se tenir.

C'est donc tout ça le train chez Ghibli, des scènes d'apparence anecdotique, mais au-delà de la recherche d'ancrage dans le réel, c'est aussi une belle palette d'émotions, allant de l'amour à la mélancolie en passant par l'excitation de l'aventure ou le désespoir, ce sont des idées du monde, des façons de faire de l'animation et donc du cinéma.

Bref, je ne conseillerai jamais assez de découvrir ou redécouvrir ces très belles scènes, en espérant que ni le temps qui passe, ni les grossières tentatives d'imitation par des géants de l'IA générative, n'en altèrent la poésie.

Voilà, c'était mon premier article en utilisant Leaflet, j'espère que le rendu final est bon et qu'il vous a plu. N'hésitez pas à venir en parler sur Bluesky, si vous en avez envie.